Les « Fury rooms » sont des dispositifs de pétage de câble contrôlé. Dans ces petites chambres aménagées et insonorisées aux contours « self-help », les citoyen.nes peuvent, pour une modique somme, défoncer du matériel quotidien. L’acte de destruction dure entre dix et trente minutes et la personne ressort généralement mouillée de sueur, accompagnée d’une douce euphorie post-cathartique.

Fanny Krähenbühl s’empare de la scène pour la transformer en sa propre Fury room, afin de mettre à profit le potentiel aussi spectaculaire que salvateur de sa rage. Avec une bonne dose d’humour, elle passera par tous les états, se laissera provoquer par le monde dans toute sa « couillonnerie épaisse », sans faire semblant d’être supérieure. Puisque c’est peut-être par la honte et la pudeur vis-à-vis du monstre furieux qui nous habite que nous devenons des animaux dociles, politiquement désactivés, criant tout.es seul.es nos angoisses dans une Fury room insonorisée, à 30 francs le quart d’heure…Alors que dehors rien ne change.

Ce spectacle est lauréat du concours Premio 2024 d’encouragement pour les arts de la scène.